Le 1er avril dernier, un séisme de subduction de magnitude 8,2 a eu lieu au nord du Chili. Il a été suivi le 3 avril par un autre séisme de magnitude 7,6. Ces deux séismes importants faisaient suite à toute une série de plus petits séismes qui dure depuis un an.
La forte activité sismique dans cette région est liée à la subduction de la plaque Nazca à des vitesses de près de 7 cm par an. Le risque sismique y est important d'autant qu'une zone autour de la ville d'Arica n'a que peu "bougé" depuis un séisme en 1877 dont la rupture s'étendait sur 400 km. C'est ce qu'on appelle la lacune d'Arica.
Les deux séismes du début du mois comblent-ils cette lacune sismique ?
Une longue collaboration scientifique existe entre les équipes françaises et chiliennes, structurée aujourd’hui dans le cadre du laboratoire International Associé « Montessus de Ballore » entre le CNRS-INSU et l’Université du Chili (Santiago). Cette zone est évidemment très surveillée et l'étude des séismes du mois d'avril ne fait que commencer.
Les tirets de couleur délimitent les zones de rupture.
Deux interprétations différentes existent pour le séisme de 1877
Les sismologues pensent que la déformation accumulée sur ce segment depuis 1877 n'a probablement pas été entièrement relachée par cette crise sismique. Faut il alors s'attendre à d'autres séismes ? La question est difficile ; d'autres études sont nécessaires.
Les photos et les détails de cette actualité ont été empruntés à Christophe Vigny (ENS Paris) et Jean Pierre Vilotte (IPGP). Tous les détails sur le site de l'INSU: