En Europe, comparée à la Grèce ou à la Turquie, la France métropolitaine est une région à sismicité moyenne. Les séismes y sont essentiellement superficiels, leur foyer se situe dans la croûte terrestre. Ils résultent du rapprochement lent entre la plaque africaine et la plaque eurasienne et sont répartis le long de zones de failles et de plissements souvent anciennes. On dénombre en moyenne chaque année une vingtaine de séismes de magnitude supérieure à 3,5 alors que plusieurs milliers sont ressentis dans l’ensemble du bassin méditerranéen. Néanmoins, la France a subi dans le passé des séismes destructeurs qui se sont produits sur le territoire national ou dans des régions frontalières |
Cette sismicité est concentrée sur quelques régions :
Les deux grands bassins sédimentaires parisien et aquitain sont quasiment asismiques. Enfin, la Corse reste très peu sismique bien qu’elle ait connu un séisme de magnitude 4,4 en 1978.
Pour mieux connaître les tremblements de terre en France, on peut consulter le livre de Jérôme Lambert: les tremblements de terre en France, publié en 1997 aux éditions du BRGM. On y trouve les principaux séismes historiques et plus récents avec des textes très illustrés par des photos intéressantes.
Sous la responsabilité du BRGM également, le site sisfrance permet d'obtenir la liste des séismes en France, région par région y compris les séismes historiques.
Les détails des derniers séismes ayant eu lieu en France est disponible sur le site du RéNaSS. On y trouve la liste des séismes, les sismogrammes et même les fichiers de dépouillement.
À l’ouest des Alpes, de Valence jusqu’en Provence occidentale et jusqu’en bordure du Massif central, la vallée rhodanienne est une zone de rift datant de vingt-cinq millions d’années et donc à l'origine d'une ligne sismique allant du Tricastin jusqu’à Cavaillon et Nîmes. La région de Montélimar a connu plusieurs séismes qui ont atteint l’intensité VIII (en 1772-1773, 1873 et 1901). Cette zone a été l’objet d'une surveillance accrue suite à l’installation de centrales nucléaires.
L’activité sismique des Alpes est liée à la déformation de la marge de la plaque Européenne. Au nord, une bande sismique s’étend sur 50km de large depuis Chamonix jusqu’à Valence. Cependant, toute cette zone provençale est peut-être actuellement le siège d'une lacune sismique, c’est-à-dire une zone reconnue comme sismique autrefois mais dont l’activité sismique est relativement faible aujourd’hui. Ceci impose une surveillance particulière d’autant que la densité de la population a beaucoup augmenté ces dernières décennies. Au sud, jusqu'à la Méditerranée, de Marseille à Cannes, la sismicité est nulle. On y ressent néanmoins des séismes dont les foyers se situent plus à l'est, à partir de Nice en direction de l’Italie (cela correspondrait à la limite des plaques Afrique et Europe). Enfin, on observe une activité assez régulière et importante dans le Queyras et l'Ubaye mais également dans les régions internes des Alpes et notamment dans le Briançonnais.
Des études assez récentes ont été publiées sur les séismes de Chamonix de 1905 (Alasset 2005, 230 p., thèse de l'université de Strasbourg)
Le séisme de Lambesc en 1909 a marqué les esprits en Provence. On trouve beaucoup d'informations dans le livre très bien illustré de J.C. Rey: la grande peur de la Provence, le tremblement de Terre du 11 juin 1909 paru en 1992 aux éditions AutreTemps.
La chaîne des Pyrénées s’est formée suite au grand coulissage qui s'est produit il y a cent millions d’années le long de la faille nord-pyrénéenne, déplaçant l'Espagne vers l'est puis vers le nord. L’activité sismique est importante et assez homogène le long de l’axe. Elle est surtout concentrée dans certaines zones comme Arette, Arudy et Saint-Paul de Fenouillet qui a connu le 18 février 1996 le plus fort séisme français depuis 40 ans (MS = 5.6), la Bigorre, Bagnères-de-Luchon et le massif de la Maladeta et Andorre. Actuellement, le Roussillon a une activité sismique faible, ce qui n’a pas toujours été le cas dans le passé avec notamment le séisme de Catalogne de 1428 qui fit de gros dégâts. On pourrait donc croire à une phase actuelle de lacune sismique.
Le séisme d'Arette en 1967 a été très étudié. Des calculs récents (Alasset 2005, 230 p., thèse de l'université de Strasbourg), estime sa magnitude à environ 5,1. C'est une magnitude plutôt faible au regard des dégâts causés par ce séisme (intensité épicentrale VIII).
On trouve beaucoup d'informations dans le livre d'Annie Souriau et de Matthieu Sylvander: les séismes dans les Pyrénées, publié aux éditions Loubatières en 2004.
Le fossé rhénan et l’Auvergne sont des régions en extension avec des rifts intracontinentaux datant de trente millions d’années (oligocène) associés à du volcanisme visible au niveau du Kaiserstuhl à l'est de Colmar et le long de la chaîne de Puys en Auvergne. La sismicité n'est pas très élevée actuellement, mais dans le passé, ces régions ont subi de fortes secousses comme le séisme de Bâle de 1356 (intensité X), ou près de Clermont-Ferrand où deux séismes d'intensité VIII se sont produits en 1477 et 1490. Depuis quelques années, le Livradois (région montagneuse d'Auvergne) ressent une certaine activité sismique.
Carte réalisée par le Bureau de Recherche Géologiques et Minières (BRGM) dont le service éditions vend également de très jolies cartes de sismicité. |
Ces massifs correspondent à l'ancienne chaîne hercynienne datant d’il y a trois cents millions d’années. La sismicité est régulière mais assez diffuse. Le séisme le plus marquant est sans doute celui de Remiremont dans les Vosges en 1682. Des séismes plus récents ont eu lieu au sud de la Bretagne (en 1930 dans le Morbihan et en 1959 près de Quimper), à l'île d'Oléron en 1972, à l'ouest du Cotentin en 1926, auxquelles s’ajoutent deux crises qui ont secoué en 1977 les régions d'Eguzon (Indre) et de Cosne d'Allier.
En dehors de la France métropolitaine, outre le risque volcanique, le risque sismique est beaucoup plus important dans les DOM-TOM. C’est pour cela qu’un important réseau de stations a été mis en place depuis les années 1980 dans les Antilles et à la Réunion.
L’activité sismique des Antilles est la plus importante parmi les DOM-TOM. L’archipel des Petites Antilles, formé par la subduction de la plaque nord-américaine sous la plaque des Caraïbes, a connu de nombreuses catastrophes sismiques, en particulier en 1690 au nord-ouest de la Guadeloupe, en 1831 à l'est de la Martinique et surtout le séisme du 8 février 1843 qui détruisit Pointe-à-Pitre et causa la mort de 15000 personnes. Plus récemment, en 1985, une secousse de magnitude 6 a fortement ébranlé la Guadeloupe et Pointe-à-Pitre. D’après la situation géodynamique et les informations historiques, les risques sismiques restent importants aux Antilles. Les foyers sont regroupés dans la partie nord de l’arc. Leur profondeur peut atteindre 200km. Ceux qui se situent entre 100 et 200km sont répartis dans une zone de 75km de largeur sous les îles de l’arc. Ces séismes représentent 25% de la sismicité totale des Antilles. C'est dans la partie centrale de l'arc, entre Dominique et Sainte-Lucie, que l’on observe les plus grandes magnitudes.
Située au niveau d’un point chaud actuel, la Réunion, quant à elle, subit essentiellement des séismes d’origine volcanique.
Les deux cartes publiées ici ont été réalisées par le Centre de Données Sismologiques des Antilles (CDSA). Cet organisme a pour mission le traitement et la mise disposition au public d'informations techniques et scientifiques concernant l'activité sismique dans l'archipel des Petites Antilles. C'est une collaboration entre l'Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP), le BRGM et l'Université des Antilles et de la Guyane, impliqués respectivement dans la recherche fondamentale en sismologie, l'étude de l'aléa et du risque sismique et la recherche en géologie dans l'archipel.