L’intensité caractérise la sévérité de la secousse au sol. Elle est estimée en un lieu à partir des effets produits par ce séisme, qu’ils soient seulement observés ou ressentis par l’homme (réveil, chute d’objet, fissures…) ou qu’ils aient causé des dégâts plus ou moins importants aux constructions selon leur vulnérabilité (capacité à résister au secousses sismiques). On parle alors d’effets macrosismiques. |
L’intensité d’un séisme dépend du lieu d’observation des effets causés par le séisme. Elle décroît généralement lorsqu’on s’éloigne de l’épicentre du séisme mais varie aussi selon la structure géologique. Une forte intensité est souvent associée à des roches molles (sable, vase, argile et remblais), alors qu’on note une faible intensité dans les zones de roche plus solide (grès). En général, on ne donne que l’intensité à l’épicentre, appelée l’intensité épicentrale et qui est souvent la plus forte.
Plusieurs échelles se sont succédé pour définir l’intensité des séismes. La première a été introduite par le vulcanologue Giuseppe Mercalli en 1902, modifiée en 1956 et suivie par l’échelle MSK en 1964, du nom des trois sismologues européens Medvedev, Sponheuer et Karnik.
En 1988, la Commission Sismologique Européenne décida de réviser l’échelle MSK64. Il fallut cinq années de recherches intenses, suivies d'une période test de quatre ans si bien que depuis 1996, la 25ème Assemblée Générale de la Commission Sismologique Européenne recommande fortement l’usage de la nouvelle échelle EMS98 à ses pays membres. L’Échelle Macrosismique Européenne (European Microseismic Scale) est fondamentale pour évaluer l’intensité sismique d’un tremblement de terre ressenti en Europe mais aussi dans d’autres continents.
Toutes ces échelles ont été définies sur douze degrés notés généralement en chiffres romains de I à XII. Le degré I correspond aux secousses les plus faibles, à peine ressenties, tandis que le degré XII exprime une destruction totale du paysage. Le nombre de victimes n’est pas pris en compte dans ces évaluations car il dépend non seulement de l’intensité, mais aussi du type local de construction, de la densité de population et de l’heure de l’avènement du séisme.
Degré | Secousse | Dégâts |
I | imperceptible | La secousse n'est pas perçue par les personnes, même dans l'environnement le plus favorable. |
II | à peine ressentie | Les vibrations ne sont ressenties que par quelques individus au repos dans leur habitation, plus particulièrement dans les étages supérieurs des bâtiments. |
III | faible | L'intensité de la secousse est faible et n'est ressentie que par quelques personnes à l'intérieur des constructions. Des observateurs attentifs notent un léger balancement des objets suspendus ou des lustres. |
IV | ressentie par beaucoup | Le séisme est ressenti à l'intérieur des constructions par quelques personnes, mais très peu le perçoivent à l'extérieur. Certains dormeurs sont réveillés. La population n'est pas effrayée par l'amplitude de la vibration. Les fenêtres, les portes et les assiettes tremblent. Les objets suspendus se balancent. |
V | forte | Le séisme est ressenti à l'intérieur des constructions par de nombreuses personnes et par quelques personnes à l'extérieur. De nombreux dormeurs s'éveillent, quelques-uns sortent en courant. Les constructions sont agitées d'un tremblement général. Les objets suspendus sont animés d'un large balancement. Les assiettes et les verres se choquent. La secousse est forte. Le mobilier lourd tombe. Les portes et fenêtres battent avec violence. |
VI | légers dommages | Le séisme est ressenti par la plupart des personnes, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. De nombreuses personnes sont effrayées et se précipitent vers l'extérieur. Les objets de petite taille tombent. De légers dommages sur la plupart des constructions ordinaires apparaissent : fissurations et chute de débris de plâtres. |
VII | dommages significatifs | La plupart des personnes sont effrayées et se précipitent dehors. Le mobilier est renversé et les objets suspendus tombent en grand nombre. Beaucoup de bâtiments ordinaires sont modérément endommagés : fissurations des murs ; chutes de parties de cheminées. |
VIII | dommages importants | Dans certains cas, le mobilier se renverse. Les constructions subissent des dommages : chutes de cheminées ; lézardes larges et profondes dans les murs ; effondrements partiels éventuels. |
IX | destructive | Les monuments et les statues se déplacent ou tournent sur eux-mêmes. Beaucoup de bâtiments s'effondrent en partie, quelques-uns entièrement. |
X | très destructive | Beaucoup de constructions s'effondrent. |
XI | dévastatrice | La plupart des constructions s'effondrent. |
XII | catastrophique | Pratiquement toutes les structures au-dessus et au-dessous du sol sont gravement endommagées ou détruites. |
La méthode utilisée pour estimer l’intensité varie d’un pays à l’autre. En France par exemple, la valeur du degré d’intensité en chaque lieu est établie à partir des questionnaires distribués par le BCSF aux habitants des régions touchées par le séisme.
On établit généralement après les séismes importants une carte d’intensités. On reporte sur ces cartes d’intensités les courbes égales d’intensité qu’on appelle isoséistes. Le centre de la zone de plus forte intensité est l’épicentre macrosismique. Il peut être différent de l’épicentre réel, appelé épicentre microsismique.