À la différence d’autres risques naturels, on ne peut agir sur l’aléa sismique : alors que l’on peut lutter contre une crue ou un incendie on est totalement impuissant face à un séisme, du moins dans l’état actuel des connaissances scientifiques. La seule manière efficace de se protéger des séismes est donc la prévention.
À l’heure actuelle, en France, cette prévention est axée sur 3 décisions :
La méthode la plus efficace pour éviter qu’un bâtiment soit détruit par un séisme est encore de construire ce bâtiment dans un endroit où il n’y a pas de tremblement de terre. Ceci semble évident mais est relativement difficile à appliquer dans la pratique car on connaissait auparavant très mal, notamment en France, le risque sismique. En effet, comme le risque est modéré dans notre pays, les catastrophes passées sont oubliées et on n’en tient pas compte pour choisir les lieux de construction. Mais grâce aux efforts des scientifiques dans ce domaine, on connaît maintenant relativement bien le risque sur tout le territoire français.
D’une façon générale, il faut éviter de construire :
Le risque sismique qui tient compte de l'aléa sismique mais aussi de tous les éléments pouvant entraîner des dégâts est important dans toutes ces situations, même en cas d'aléa sismique faible, car ces sites sont susceptibles de subir des glissements de terrains ou des éboulements.
Par exemple, pour estimer ce risque en Provence, on a tenté en 1982 de simuler le séisme de Lambesc de 1909 (le plus important du XXème siècle en France), mais avec l’occupation des sols de 1982. Ceci a permis d’évaluer les conséquences en termes de morts et de dégâts mais aussi les conséquences sur l’économie régionale. En effet, bien que l’aléa sismique soit le même en 1982 qu’en 1909, l’impact d’un séisme et donc le risque sismique sont différents selon les époques.
Les hommes ayant la mémoire courte, ils ont peuplé de part le monde nombre de zones où l’on sait que le risque sismique est important. S’ils ne veulent pas s’établir ailleurs, il faut renforcer leurs habitations afin de réduire les risques d’écroulements en cas de séisme : c’est le domaine du génie parasismique.
Les premières mesures en France datent de 1962 et ont abouti à l’élaboration des premières lois en matière de construction parasismique en 1969. Ces lois dites PS69 ont été par la suite revues et corrigées en 1982 et sous l’impulsion de l’AFPS, créée en 1984, elles ont été une dernière fois modifiées en 1992. Il faut alors bien distinguer la protection « intrinsèque » de chaque bâtiment et la protection « statistique » d’un ensemble de constructions.
De nos jours, l'Eurocode 8 fixe désormais les réglementations afin d'obtenir une certaine harmonisation en matière de construction au sein de l'Union Européenne.
Les règles parasismiques ne visent pas à assurer individuellement chaque bâtiment. Elles consistent à imposer une intensité minimale dite intensité nominale (ou une accélération nominale), que les bâtiments soumis à ces règles doivent pouvoir supporter « dans leur grande majorité » sans subir de « dommages trop importants ».
Dans les règles, on établit donc tout d’abord une intensité nominale qui est fixée en étudiant le risque sismique déterminé par les scientifiques. Puis on impose une série de coefficients pour la construction de telle sorte que la protection corresponde, en cas de secousse d'intensité (ou d’accélération) inférieure à l’intensité nominale déterminée :
La construction d’une habitation parasismique relève alors de l’initiative individuelle. On doit suivre des normes qui assurent en dessous d’une intensité nominale. On peut aller au-delà mais cela coûte cher et ce n’est pas obligatoire. En général, les règles concernant la protection des habitations individuelles n’obligent pas à assurer une protection « intrinsèque » mais elles doivent pouvoir protéger un ensemble des constructions : elles assurent une protection « statistique ».
Pour les constructions « à risque spécial » comme les centrales nucléaires ou les barrages, on recherche bien évidemment la protection intrinsèque de l’ouvrage, quel qu'en soit le coût, car sa destruction aurait des conséquences catastrophiques pour l’environnement. En France, les règles parasismiques sont parmi les plus complètes du monde. Alors que le pays accusait un certain retard dans les années 1960, des efforts importants ont été faits dans ce domaine. Cela a abouti à un ensemble de lois votées en 1992 et qui ont été depuis encore mise à jour selon le Plan Séisme et afin d'être harmonisé à l'échelle européenne.
Ces lois concernent les constructions très récentes car les normes ne sont appliquées pour les ouvrages recevant du public que depuis 1982 et pour les habitations individuelles que depuis 1994. Le renouvellement des habitations se fait en moyenne au rythme de 1% par an, ce qui signifie qu’il faut cent ans pour renouveler toutes les habitations du pays. Il faut donc renforcer les ouvrages construits avant l’établissement des règles parasismiques. C’est là le plus grand travail de la construction parasismique actuellement.
Lorsqu’un tremblement de terre a lieu, on peut sauver un grand nombre de vie à condition d’agir le plus vite possible. Les spécialistes estiment qu’il faut agir dans les 48 heures suivant le séisme car après 72 heures passées sous les décombres, les chances de survie sont minimes. C’est pourquoi il faut établir des plans d’action rapides mettant en œuvre tous les moyens disponibles et appropriés. Il existe de tels plans d’action en France qui sont adaptés en cas de séismes comme le plan ORSEC ou le Plan Rouge qui sont déclenchés par le Préfet.
La préparation à un séisme majeur concerne trois contextes :